Publié le 15 mars 2024

La sécurité de votre sauvegarde cloud ne dépend pas de votre fournisseur, mais d’une seule action cruciale : chiffrer vos données vous-même avant qu’elles ne quittent votre ordinateur.

  • Les services de synchronisation (Dropbox, Google Drive) ne sont pas des stratégies de sauvegarde robustes, notamment face aux ransomwares.
  • Le Cloud Act américain permet aux autorités US d’accéder aux données hébergées par des fournisseurs américains, même si les serveurs sont en Europe.

Recommandation : Adoptez une solution de sauvegarde qui garantit un chiffrement « zero-knowledge » (côté client) ou mettez-le en place vous-même pour une confidentialité absolue.

Pour un DSI de PME ou un particulier averti, la gestion des sauvegardes est un éternel casse-tête. Jongler avec des disques durs externes, les stocker hors site, vérifier leur intégrité… Les risques de vol, de perte ou de défaillance matérielle sont constants. Face à ce constat, la sauvegarde dans le cloud apparaît comme la solution moderne et évidente : accessible partout, automatisée et sans matériel à gérer. Les offres des géants technologiques comme Google Drive ou OneDrive semblent simplifier la vie en synchronisant nos fichiers en temps réel.

Mais cette simplicité cache une question fondamentale : confier ses données les plus sensibles, n’est-ce pas donner les clés de son entreprise ou de sa vie privée à un tiers ? En cas de cyberattaque, de faille de sécurité chez le fournisseur ou de requête judiciaire, qui contrôle réellement l’accès à vos informations ? Le débat ne se limite plus à la simple externalisation, mais touche à la souveraineté numérique. La véritable robustesse d’une sauvegarde externalisée ne réside pas dans le prestige du fournisseur, mais dans une méthode rigoureuse qui garantit que vous, et vous seul, détenez la clé du coffre-fort.

Le secret de cette maîtrise repose sur un principe souvent négligé : le chiffrement côté client. Il ne s’agit pas de savoir si vos données sont chiffrées « au repos » sur les serveurs du fournisseur, mais de s’assurer qu’elles sont rendues illisibles avant même de quitter votre ordinateur. Cet article vous guidera à travers cette approche stratégique, de la distinction essentielle entre stockage et sauvegarde, aux outils concrets pour mettre en place une forteresse numérique impénétrable, même dans le cloud.

Pour naviguer efficacement à travers les différentes facettes de la sauvegarde cloud sécurisée, cet article est structuré pour vous apporter des réponses claires et actionnables. Explorez chaque section pour construire une stratégie de protection des données véritablement souveraine.

Stockage cloud ou service de sauvegarde « tout-en-un » : quelle est la bonne option pour vous ?

La première erreur consiste à confondre synchronisation et sauvegarde. Des services comme Dropbox ou OneDrive sont excellents pour partager des fichiers et y accéder depuis n’importe où. Leur fonction principale est la synchronisation : toute modification sur un appareil est répercutée partout, y compris les suppressions accidentelles ou le chiffrement par un ransomware. Si vos fichiers locaux sont corrompus, la version synchronisée le sera aussi, quasi instantanément. Bien que les attaques par ransomware aient connu une baisse de 13% en France début 2024, le risque demeure majeur.

Étude de cas : Une commune française paralysée par un ransomware

En avril 2024, l’ANSSI est intervenue auprès d’une commune française dont le système d’information a été entièrement compromis par un ransomware. L’attaque a paralysé non seulement les services de la commune mais aussi ceux d’autres organisations hébergées sur la même infrastructure. La commune a dû isoler tous ses systèmes, coupant l’accès à internet et aux services essentiels pendant plusieurs semaines, illustrant le danger d’une simple synchronisation non protégée.

Un véritable service de sauvegarde cloud dédiée fonctionne différemment. Il crée des copies horodatées et indépendantes de vos données (versioning). Si un ransomware chiffre vos fichiers, vous pouvez simplement restaurer une version saine datant d’avant l’attaque. Ces services sont conçus pour la récupération après sinistre, et non pour la collaboration en temps réel. Le tableau suivant met en lumière les différences fondamentales.

Comparaison entre Synchronisation Cloud et Sauvegarde Cloud Dédiée
Critère Synchronisation (Dropbox, OneDrive) Sauvegarde Cloud Dédiée
Protection ransomware Faible – synchronise les fichiers chiffrés Élevée – versioning et isolation
Frais de sortie (egress) Variables selon usage Souvent inclus
Portabilité RGPD Limitée par conditions Garantie contractuelle
Coût pour 1 To/an 120-150€ 60-100€

Le choix dépend de votre besoin : la synchronisation pour l’accès et la collaboration, la sauvegarde pour la sécurité et la pérennité. Les deux ne sont pas mutuellement exclusifs, mais confondre leurs rôles est une porte ouverte aux catastrophes.

Le secret d’une sauvegarde cloud sécurisée : chiffrez vos données avant qu’elles ne quittent votre ordinateur

La plupart des fournisseurs cloud affirment que vos données sont « chiffrées ». Ils font généralement référence au chiffrement « au repos » (sur leurs serveurs) et « en transit » (entre vous et eux). Cependant, dans ce modèle, le fournisseur détient les clés de chiffrement. Il peut donc, techniquement ou légalement, accéder à vos données. La seule parade absolue est le chiffrement côté client, ou « zero-knowledge ». L’idée est simple : vous transformez vos fichiers en un texte illisible sur votre propre machine, en utilisant une clé que vous êtes le seul à posséder.

Comparaison visuelle entre une carte postale lisible et une lettre scellée avec un cadenas numérique

Comme le montre l’illustration, cela revient à envoyer une lettre scellée plutôt qu’une carte postale. Même si le postier (votre fournisseur cloud) intercepte le courrier, il ne peut en lire le contenu. Cette méthode est votre meilleure assurance contre les fuites de données chez le fournisseur, l’espionnage industriel et les requêtes judiciaires extraterritoriales comme le Cloud Act américain. Comme le souligne une analyse juridique pointue, cette approche est une barrière technique efficace.

Le chiffrement des données est actuellement la barrière la plus efficace contre les effets de bord du Cloud Act. Cette protection technique permet de rendre les données accessibles aux autorités américaines mais non lisibles.

– LexisNexis, Guide juridique Cloud Act et RGPD

En adoptant cette discipline, vous déplacez le curseur de la confiance. Vous n’avez plus besoin de faire une confiance aveugle à votre fournisseur ; la sécurité repose sur les mathématiques et le contrôle de votre propre clé secrète.

Les meilleurs outils pour une sauvegarde cloud chiffrée et maîtrisée

Mettre en œuvre le chiffrement côté client peut se faire de deux manières : choisir un service qui l’intègre nativement, ou utiliser un outil tiers pour chiffrer vos données avant de les envoyer vers un service de stockage standard. Les services « zero-knowledge » comme pCloud ou kDrive simplifient le processus. Ils proposent des coffres-forts chiffrés où tout ce que vous placez est automatiquement sécurisé avec une clé que seul vous connaissez. Ce confort a un prix, par exemple pCloud propose un supplément unique d’environ 125$ US pour activer cette fonctionnalité à vie.

L’autre approche, de plus en plus prisée par les entreprises manipulant des données critiques, est de se tourner vers un cloud souverain. Il s’agit de fournisseurs 100% européens, non soumis au Cloud Act, qui garantissent par contrat que les données ne quitteront jamais le territoire de l’Union européenne. Cette démarche assure une conformité RGPD maximale.

Étude de cas : Un cabinet juridique français choisit un cloud souverain

Conscient des risques liés à la confidentialité de ses dossiers, un cabinet juridique français a opté pour la migration de ses archives sensibles vers Naitways, un hébergeur cloud souverain. Cette décision a permis de garantir que les données personnelles et les informations à haute valeur probante de ses clients ne transiteraient jamais hors de l’UE, éliminant ainsi tout risque de divulgation à des autorités étrangères dans le cadre de lois extraterritoriales.

Enfin, pour un contrôle total, des logiciels comme Cryptomator (open-source) ou VeraCrypt permettent de créer un « disque dur virtuel » chiffré. Vous pouvez ensuite synchroniser ce conteneur unique avec n’importe quel service cloud (même les moins chers), avec la certitude que les données à l’intérieur sont indéchiffrables sans votre mot de passe.

Où sont réellement stockées vos sauvegardes cloud ? l’importance de la localisation des données

Penser que vos données sont en sécurité parce qu’elles sont hébergées sur un serveur en Irlande ou en Allemagne est une illusion courante. Si le fournisseur de services est une entreprise américaine (comme Google, Microsoft, Amazon), vos données restent soumises au CLOUD Act. Cette loi américaine oblige les fournisseurs US à livrer les données de leurs clients aux autorités américaines sur simple requête, quelle que soit la localisation des serveurs. En pratique, le Cloud Act permet aux autorités d’accéder à 100% des données hébergées par ces entreprises, créant un conflit direct avec le RGPD européen.

Carte stylisée de l'Europe avec points lumineux représentant les datacenters souverains

Comme le souligne un expert du domaine, la nationalité du fournisseur est plus importante que l’emplacement du datacenter : « Même si vos données sont hébergées sur un serveur en Irlande, si le fournisseur est américain (Google, Microsoft, Amazon), la justice américaine peut y accéder. Ce n’est pas le cas pour un acteur 100% européen ». La seule manière de s’affranchir de cette épée de Damoclès légale est de choisir un hébergeur souverain européen, dont le siège social et l’infrastructure sont entièrement basés en Europe et qui n’a aucune entité juridique aux États-Unis.

Cette considération est particulièrement critique pour les entreprises et les professionnels (avocats, médecins) qui manipulent des données personnelles sensibles. La localisation des données n’est pas un détail technique, c’est une décision stratégique qui conditionne votre indépendance juridique et la protection réelle de votre confidentialité.

Si vous ne pouvez pas opter pour un cloud souverain, la règle d’or reste la même : le chiffrement côté client est votre ultime rempart. Si vos données sont indéchiffrables par nature, leur localisation géographique devient une préoccupation secondaire.

Comment sauvegarder dans le cloud sans saturer votre connexion internet

Une préoccupation majeure lors de la mise en place d’une sauvegarde cloud est l’impact sur la bande passante, surtout lors de la sauvegarde initiale qui peut concerner des centaines de gigaoctets. Heureusement, les logiciels de sauvegarde modernes sont dotés de fonctionnalités pour gérer intelligemment cette contrainte. La première sauvegarde est la plus gourmande, mais les suivantes sont incrémentielles ou différentielles : elles ne transfèrent que les fichiers nouveaux ou modifiés, réduisant drastiquement le volume de données à envoyer.

Étude de cas : La sauvegarde initiale de 500 Go de photos familiales

Une famille française, équipée d’une connexion fibre, a lancé la première sauvegarde de son archive de 500 Go de photos. L’opération a duré environ 48 heures en continu. Cependant, après cette étape, les sauvegardes incrémentielles quotidiennes, ajoutant une cinquantaine de nouvelles photos, ne prennent plus que 2 minutes en moyenne. Cela démontre l’efficacité du modèle différentiel qui rend la sauvegarde quotidienne quasi transparente pour le réseau.

Pour optimiser l’utilisation de votre connexion, plusieurs stratégies peuvent être adoptées, en fonction de votre situation :

  • Connexion Fibre : Vous pouvez lancer la sauvegarde initiale à tout moment, bien que la nuit reste préférable pour ne pas impacter les activités en journée. La plupart des logiciels permettent de limiter la bande passante allouée.
  • Connexion ADSL : Il est crucial de programmer les sauvegardes pendant les heures creuses, typiquement entre 2h et 6h du matin, pour ne pas rendre la connexion inutilisable le reste du temps.
  • Zone blanche / connexion très lente : Certains fournisseurs proposent une option de « seed-drive ». Ils vous envoient un disque dur sur lequel vous copiez votre sauvegarde initiale, puis vous leur renvoyez. Ils l’intègrent directement dans leurs datacenters. Les sauvegardes suivantes, incrémentielles, se feront ensuite via votre connexion internet.
  • Limitation de la bande passante : Presque tous les bons logiciels de sauvegarde permettent de définir une limite (ex: ne pas dépasser 50% de la bande passante disponible) pour continuer à utiliser internet normalement.

En planifiant intelligemment votre sauvegarde initiale et en exploitant les fonctionnalités de votre logiciel, l’impact sur votre quotidien numérique devient minime, même avec une connexion modeste.

Vos fichiers sur dropbox ou google drive sont-ils vraiment privés ? la vérité sur le chiffrement dans le cloud

La réponse courte est non. La promesse de confidentialité des services de stockage grand public comme Google Drive, Dropbox ou OneDrive est très relative. Leurs conditions d’utilisation, souvent lues en diagonale, sont claires : ils se réservent le droit de scanner le contenu de vos fichiers. Officiellement, ce balayage sert à proposer des fonctionnalités (comme la recherche ou le tri automatique de photos), à détecter des contenus illicites et à des fins publicitaires. Cela signifie qu’une analyse automatisée, et potentiellement humaine en cas d’alerte, est réalisée sur ce que vous considérez comme vos données privées.

Cette pratique est la négation même du concept de confidentialité. En acceptant les conditions, vous autorisez le fournisseur à être un « tiers de confiance » qui a le droit de regarder par-dessus votre épaule. Pour des documents d’entreprise, des contrats, des archives personnelles ou des photos de famille, cette politique est souvent inacceptable. Le chiffrement « au repos » qu’ils proposent ne vous protège pas d’eux-mêmes, puisqu’ils détiennent les clés pour déchiffrer et analyser vos fichiers.

Le problème est aggravé par le fait que ces entreprises sont de droit américain et donc soumises au Cloud Act. Elles ont l’obligation légale de fournir vos données aux autorités américaines si elles en font la demande, et ce, souvent sans même que vous en soyez informé. La protection offerte par le RGPD européen devient alors très théorique face à la législation américaine.

La seule conclusion logique est qu’il ne faut jamais stocker de données sensibles « en clair » sur ces plateformes. Tout fichier important doit être placé dans un conteneur chiffré (avec Cryptomator, par exemple) avant d’être synchronisé, transformant ainsi ces services en simples « transporteurs » de données illisibles.

La sauvegarde immuable : le « coffre-fort à ouverture retardée » qui protège vos données contre les pirates

L’une des plus grandes menaces pour les données est le ransomware, un logiciel malveillant qui chiffre tous vos fichiers et demande une rançon pour les récupérer. Dans un système de simple synchronisation, le désastre est immédiat : les fichiers chiffrés sur votre ordinateur sont synchronisés dans le cloud, écrasant les versions saines. C’est là qu’interviennent deux concepts clés : le versioning et l’immuabilité. Une sauvegarde est dite immuable lorsqu’elle ne peut être ni modifiée ni supprimée pendant une période définie, même par un administrateur.

Le versioning, ou historique des versions, est une forme plus accessible de cette protection. Un bon service de sauvegarde conserve plusieurs versions de vos fichiers sur une période donnée (par exemple, 30, 90 ou 365 jours). Si vous êtes victime d’une attaque, vous pouvez simplement « remonter le temps » et restaurer l’intégralité de vos données à un état antérieur à l’infection. C’est un véritable filet de sécurité qui rend le paiement de la rançon inutile.

Étude de cas : La fonction « Rewind » de pCloud face aux ransomwares

La fonctionnalité « Rewind » du service pCloud est un exemple concret de versioning efficace. Elle permet aux utilisateurs de restaurer leurs fichiers et dossiers à n’importe quel état des 30 derniers jours (ou jusqu’à 365 jours avec une option payante). Cette fonction a permis à plusieurs entreprises françaises, après avoir été frappées par un ransomware, de récupérer l’intégralité de leurs données en quelques clics, sans avoir à verser un centime aux attaquants.

Lorsque vous choisissez un service de sauvegarde, la durée et la granularité du versioning sont donc des critères aussi importants que le prix ou l’espace de stockage. C’est votre police d’assurance contre la menace la plus virulente du moment.

À retenir

  • Une vraie stratégie de protection des données s’appuie sur la sauvegarde (avec versioning), pas sur la simple synchronisation.
  • Le chiffrement côté client (« zero-knowledge ») est la seule garantie de confidentialité, car vous êtes le seul à détenir la clé.
  • La souveraineté numérique passe par le choix d’un hébergeur 100% européen non soumis au Cloud Act, ou à défaut, par un chiffrement systématique avant envoi.

Le chiffrement n’est pas réservé aux espions, c’est la meilleure protection pour vos fichiers personnels

L’idée que le chiffrement est une pratique complexe réservée aux experts en sécurité ou aux agences de renseignement est un mythe tenace. Aujourd’hui, grâce à des outils intuitifs et souvent gratuits, il est à la portée de tous de créer un « coffre-fort » numérique pour ses données les plus précieuses. Il ne s’agit pas de paranoïa, mais d’une mesure d’hygiène numérique de base, au même titre que l’utilisation d’un antivirus ou de mots de passe forts. En chiffrant vos sauvegardes, vous vous protégez sur plusieurs fronts : le vol de votre ordinateur portable, une fuite de données chez votre fournisseur cloud, ou l’indiscrétion d’une législation étrangère. L’ANSSI elle-même estime que l’adoption de bonnes pratiques, incluant l’usage du chiffrement, est un levier majeur de protection ; une étude indique qu’un outil de chiffrement réduit de 50% le risque de cyberattaque réussie.

L’approche la plus simple et la plus robuste consiste à utiliser un logiciel comme Cryptomator. Il crée un dossier sur votre ordinateur qui fonctionne comme un coffre. Tout ce que vous y déposez est chiffré à la volée, de manière transparente. Ce dossier « coffre » peut ensuite être placé dans votre répertoire Dropbox, Google Drive ou autre. Le service cloud ne synchronisera alors qu’un ensemble de fichiers chiffrés, totalement inexploitables sans votre mot de passe. Vous bénéficiez ainsi de la commodité du cloud tout en gardant un contrôle absolu sur votre confidentialité.

Votre plan d’action pour un coffre-fort chiffré

  1. Points de contact : Listez les appareils (PC, smartphone, serveur) et les services cloud (Dropbox, Google Drive, etc.) où vos données sensibles sont stockées ou synchronisées.
  2. Collecte & Choix d’outil : Téléchargez et installez un outil de chiffrement côté client. Cryptomator est une excellente option gratuite, open-source et multiplateforme.
  3. Création & Cohérence : Créez un ou plusieurs « coffres-forts » avec un mot de passe unique et très fort (plus de 15 caractères, avec majuscules, minuscules, chiffres et symboles). Définissez une politique claire : quels types de fichiers vont dans quel coffre ?
  4. Mémorabilité & Sécurité : N’enregistrez JAMAIS le mot de passe du coffre dans votre navigateur ou un fichier texte. Utilisez un gestionnaire de mots de passe sécurisé (ex: Bitwarden, KeePass) pour le conserver. La perte de ce mot de passe signifie la perte définitive des données.
  5. Plan d’intégration : Déplacez vos fichiers les plus sensibles (contrats, documents d’identité, archives fiscales, etc.) dans le coffre nouvellement créé. Assurez-vous que le dossier du coffre est bien dans le répertoire synchronisé par votre service cloud.

Pour appliquer concrètement ces conseils, il est crucial de maîtriser la démarche qui fait du chiffrement la meilleure protection pour vos fichiers.

Prendre quelques minutes pour mettre en place cette solution est l’un des investissements les plus rentables que vous puissiez faire pour la sécurité et la sérénité de votre vie numérique. Votre stratégie de sauvegarde ne sera vraiment complète qu’une fois cette couche de protection ultime ajoutée.

Questions fréquentes sur la sauvegarde dans le cloud et sa confidentialité

Le Cloud Act est-il compatible avec le RGPD ?

Non, le Cloud Act entre en contradiction avec certaines dispositions du RGPD, notamment en matière de transfert de données personnelles vers des pays tiers. Il crée une situation de conflit juridique pour les entreprises européennes utilisant des fournisseurs de cloud américains.

Mes données sur Google Drive sont-elles privées ?

Non, pas au sens strict. Comme précisé dans leurs conditions d’utilisation, Google se réserve le droit de scanner vos contenus pour diverses raisons (publicité, modération, fonctionnalités). La confidentialité n’est donc pas absolue.

Comment protéger mes données des autorités américaines ?

Les deux solutions les plus efficaces sont : 1) utiliser un fournisseur de cloud 100% européen qui n’a aucune attache juridique avec les États-Unis (cloud souverain), ou 2) chiffrer systématiquement vos données côté client avec une clé que vous êtes le seul à posséder avant de les envoyer sur un service cloud américain.

Rédigé par David Morel, David Morel est un spécialiste de la protection des données et un fervent défenseur du logiciel libre, avec 8 ans d'expérience en tant que consultant en hygiène numérique. Il se passionne pour les outils qui redonnent aux utilisateurs le contrôle de leur vie privée.